La nuit, tout est interdit - Pv Thomas Kingskade - Cloturé

Il était tard, tous les étudiants de Poudlard semblaient endormi... Excepté moi, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Le stress ? La lune ? Je n'en savais rien.

Je remuais dans mon lit pour trouver une place confortable mais en vain... Je ne tenais plus en place il fallait que je fasse quelque chose. Cependant il était interdit de voyager dans le château à une heure si tardive. Puis comme le disais souvent ma mère :

"Il n'arrive rien de bon après deux heures du matin"

Je regardais l'heure, il n'était qu'une heure, avec un peu de chance je pouvais faire un petit tour, histoire de prendre l'air et rentrer comme si de rien était.

Doucement je sorti de mon lit, enfila des vêtements chauds et pris mes chaussures. Je les noua une fois sortie du dortoir.
Je faisais attention de ne pas faire trop de bruit et pris la direction des jardins de l'école. Je savais que là-bas je trouverais la paix. Mes mouvements étaient silencieux, j'avais la boule au ventre, j'avais si peur que quelqu'un me surprenne.

Une fois arrivée je pris place sur un banc. Je sentais la neige effleurer mon visage, je fermais les yeux, profitant de cette quiétude inhabituelle dans un château rempli de centaines d'étudiants.

Thomas s’arrêta net à l’arrière de l’un des arbres. Ses cheveux blonds en batailles étaient parsemés de neiges et de brindilles. Une petite coupure le long de son front avait laissé un sillage sanguinolent le long de sa tempe. Sa cape noire semblait avoir vécu un choc elle aussi. Le tissu était devenu plus sombres à certain endroit et de la neige en avait collé l’ourlet. Sous le chaud vêtement, Kingskade portait sa chemise blanche et son pantalon noir, ses vêtements habituels qui ne semblaient pas le déranger malgré le froid.

Le jeune Serpentard avait atterri quelques instants plutôt à la tour d’astronomie. Il avait pris le temps de dissimulés son balai au regard des autres grâce à un sortilèges. Sa visite à la forêt interdite avait été décevante. Non seulement il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait mais il avait en plus du affronter quelques désagréments pour pouvoir revenir en un morceau. Son méfait accomplis, Kingskade avait repris le chemin en direction de son dortoir, évitant les quelques gardiens qui auraient pu lui causer des problèmes. Voulant éviter le premier étage et les fantômes qui s’y promenaient régulièrement, il coupa par les jardins, s’arrêtant brusquement lorsqu’une silhouette brisa l’aspect routinier du paysage.

En s’approchant un peu, Thomas constata que la silhouette en question était celle d’un élève, plus précisément un élève de sa maison. Si sa avait été quelqu’un d’autre, il n’aurait pas hésiter à le réprimander, sortir ainsi de nuit au risque de leur faire perdre des points de maison? Mais la personne en question était Morgana Wilson, une élève brillante de son année qu’il ne connaissait pas vraiment. Thomas s’avança vers elle, les mains dans les poches.

-Un peu tard, mademoiselle Wilson.

Jamais je n'avais connu un moment aussi calme, je me retrouvais avec moi même, mais au fond de ma tête, j'avais peur, peur que quelqu'un me trouve, je savais que ce que je faisais était interdit. Si on me trouvait, on allait me retirer des points, et le simple fait de pénaliser ma maison pour ça me fît me sentir coupable

Soudain, j'entendis une voix masculine. Mon coeur avait raté un battement, qui à cette heure se baladais aussi hors du château ?

Je me retournais vers mon interlocuteur. Je découvris à ma grande surprise qu'il s'agissait de Thomas Kingskade, un élève très respecté dans le château. Il semblait être parti à l'aventure, ses cheveux ébouriffés et une coupure au niveau de son front le laissait penser.

Je m'étais fait prendre, dans un sens ça me donnerait une bonne leçon.

- Et bien...oui je l'admet, je n'ai aucune excuse pour m'être rendue ici à cette heure. Bien que je ne sois visiblement pas la seule. Dis-je avec franchise, je ne voulais pas le provoquer ni me dédouaner, juste souligner que le tord était partagé.

Thomas eut un petit rire moqueur. Il l’avait surprise. En effet, la demoiselle ne semblait pas l’avoir entendu arriver. Croisant les bras avec un petit air supérieur, il s’appuya contre l’arbre pour la dévisager de son regard perçant.

- Peut-être, mademoiselle Wilson, mais moi je ne me suis pas laissé surprendre.

Si elle ne l’avait pas entendu arriver, elle aurait facilement pu se laisser surprendre par un gardien ou pire encore l’un des professeurs. Sans la quitter du regard, Kingskade écouta le silence qui pesait dans le jardin. Aucun bruit ne venait troubler cette quiétude, mais le jeune Serpentard n’était pas dupe, n’importe qui pouvait surgir à tout moment.

-Peut-être devrais-je vous raccompagner à la salle commune, cela serait vraiment fâcheux si vous vous faisiez prendre...

Je me sentais prise au dépourvu, il avait entièrement raison, si j'avais été plus attentive il ne m aurait pas surprise.
Il me toisait tout en s'adossant à un arbre. Je n'avais pas l'habitude d'être regardée aussi longtemps, je détourna le regard.

- C'est vrai, j'aurais dû être plus attentive. Enfin j'aurais dû rester dans mon dortoir surtout. Dis-je calmement. Je n'étais pas quelqu'un de mauvaise foi, et encore moins quand la personne en face de moi avait des arguments solides.

Je relava la tête, le silence dans lequel je m'étais sentie si bien un peu avant était maintenant lourd, lourd de culpabilité.
Je me demandais tout de même comment il s'était blessé. Bizarrement ça lui allait plutôt bien.
Il repris la parole, c est à ce moment que je remarqua qu'il me vouvoyait. Pourtant nous avions plusieurs cours en commun et je ne m'en était encore jamais rendue compte.Je ne savais pas si je devais l'imiter ou simplement lui parler comme je le faisais avec les autres élèves que je rencontrais.

- Je pense que ce serait effectivement la décision la plus sage. Même si avec votre présence je doute que l'on se fasse prendre.

Je savais que le sorcier en face de moi était prudent, discret et intelligent. Chacune de ses décisions semblaient réfléchies.

- Puis je vous tutoyer? Ou préférez vous conserver cette distance avec moi? Dis-je en me relevant. Prête à le suivre.

Thomas avait réfléchis tout haut. Il ne souhaitait pas particulièrement raccompagnée la jeune fille mais la laisser seule avec son manque flagrant de vigilance comportait le grand risque qu'elle se face surprendre et si la retenue qui lui serait imposé le laissait indifférent, il ne souhaitait surtout pas que leur maison perde encore des points, surtout avec l'Inquisitrice qui les surveillait plus que jamais. La détaillant sans retenue, il nota ses yeux clair qui se détourna des siens, visiblement peu à l'aise de se faire observer ainsi. Kingskade se contenta d'hausser les épaules avec nonchalance. Il était habitué de faire un peu ce qu'il voulait. Elle se leva, prêt à lui emboiter le pas. Alors qu'il s'apprêtait à se mettre en route, il avisa la question de Morgana. Thomas eut un petit rictus avant de hausser nonchalamment les épaules.

-Je suis anglais.

Se contenta-t-il de répondre, comme si ceci expliquait cela. Sa famille était composé d'aristocrate. La politesse et les manières lui avaient toujours été présenté comme une manière de montrer leur supériorité. Aeris ne disait-il pas de lui qu'il était plus dangereux avec des mots qu'avec ses sortilèges? Kingskade avait toujours été d'une politesse froide et remplis de rigueur. Cela permettait de mettre une distance avec ses interlocuteurs et de les insultés sans qu'ils ne s'en rendent compte. Morgana pouvait bien le tutoyer si elle voulait. Thomas n'employait pas de langage familier avec grand monde. Aeris, quelques fois, Butler, lorsque venait le temps de l'action. Même Dementia devait se contenter de ses pronoms impersonnels. Le jeune Serpentard sortit une montre à gousset de sa poche. Les petits cadrans lumineux indiquaient l'heure mais des petits points rouges se promenaient sur la surface blanche. Thomas les reconduits jusque vers la porte d'entré et attendit que sa montre affiche 1h30. Puis, il la rangea avant d'entrer avec Morgana.

- Vous avez été chanceuse de ne pas tomber sur personne au moment de sortir

Thomas faisait allusion aux gardiens mais également au vieux concierge Rusard, qui marmonnait sans cesse qu'il était bon pour la retraite. Sans oublier les préfets. Aaron devait veiller dans la salle commune avec sa bible des moldus coller contre son coeur. Cette pensé arracha un rictus mauvais à Thomas.

J'étais légèrement déboussolée, je ne souhaitais pas réellement rentrer même si c'etait bien plus sage. Je n'étais pas fatiguée et je sentais que mes pensées n'étaient pas prêtes de s'arrêter, surtout après cette bêtise.
En entendant sa réponse je ne sus qu'en penser. Il n'avait pas accepter que je le tutoie mais en même temps, il n'avait pas refuser...

- Je.. Vais prendre ça pour un oui... Ce garçon avait un don pour embrouiller mon esprit.

Étant issue d'une famille plutôt simple, venant de cultures différentes, je n'avais appris la politesse et les manière à l'anglaise. Mais d'un simple coup d'oeil on remarquait que Thomas dégageait une certaine classe. Il avait sans doute de bonnes raisons de rester distant avec moi, après tout on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Je le suivais silencieusement.

Une fois arrivé à la porte d'entrée il marqua un arrêt, visiblement il sortait souvent durant la nuit et pouvait prévoir l'heure idéale à laquelle entrer. Je le suivi dans le hall.  

-Et bien, j'ai tout de même été prudente. J'ai surtout dû faire attention à Aaron qui s'était assoupi dans la salle commune.
J'aimerais te poser une question concernant... Je montrais mon front pour lui signifier que je parlais de sa blessure. Mais je comprendrais que tu ne souhaite pas m'en parler. Dis-je en le regardant un peu plus franchement.

Kingskade ne pu retenir un sourire sarcastique lorsqu’il entendit Morgana confirmer la présence de Jones dans la salle commune. Saint Jones était peut-être apprécié du professeur Minos, mais il n’en demeurait pas moins un être prévisible. D’ici trois heures, il remontrait dans sa chambre dormir, persuadé que personne ne serait sortie de la nuit. Thomas ne s’en souciait pas vraiment, tout était calculé.

Les deux comparses s’avancèrent dans l’obscurité silencieuse. Kingskade marchait d’un pas posé et sûr de lui, de ceux dont chacun des gestes et des efforts étaient calculés, inconscient de la prestance qu’il dégageait. Les mains dans ses poches, il semblait avoir l’esprit tranquille et pourtant ses sens étaient aux aguets. Tant qu’ils étaient au premier étage tout irait bien mais dans les sous-sols ils leur faudraient utiliser leur baguette pour se diriger. Les grandes fenêtres qui laissaient filtrer la lumière extérieure étaient inexistante au rez-de-chaussée et au sous-sol. La voix de Morgana le tira de sa contemplation silencieuse. Sans tourner ses yeux verts vers elle il comprit instantanément le sens de sa question. D’un geste lent, Thomas toucha sa tempe avec précaution. Du sang sécher macula la peau du bout de ses doigts. Finalement ce qu’il avait pris pour une égratignure avait saigné un peu plus qu’il n’avait cru.

-Une branche d’arbre lui dit-il sans tourner son regard vers elle. J’essayais d’éviter une meute de Gytrash et je n’ai bien regarder où je mettais les pieds.

Thomas s’arrêta un instant. Il lui avait sembler entendre bruit mais seul un écho silencieux lui répondit et il se remit en route.

Thomas sourit, mais à nouveau ce n'était qu'un sourire sarcastique. C'était compréhensible au vu de sa relation avec Aaron. De ce que j'avais compris, il y avait déjà eu quelques conflits entre eux. Mais cela ne me regardait pas.

Mais qu'avait il bien pu faire pour être poursuivi par ces créatures. Une chose était sûre c'est qu'il venait de la forêt interdite. Décidément il dérogeait à beaucoup de règle. C'était assez ironique, lui qui avait une certaine façon de faire la loi. Je lui aurait bien lancé un sort de soin mais d'expérience, je savais qu'il n'avait pas besoin de moi pour ça.

J'avançais tel son ombre, je m'arrêtais quand il s'arrêtait, mon rythme de respiration se synchronisait également avec le sien. Je faisais de mon mieux pour qu'il n'ai pas a m'entendre.

Nous nous arrêtions dérangé par un bruit mais je ne me remis pas en route immédiatement, j'avais comme un mauvais pressentiment et la vie m'avais toujours appris à écouter mon sixième sens.

-Attends... Je pense que nous devrions emprunter un chemin différent. Ce bruit n'était pas naturel. Je regardais autour de moi, les tableaux étaient endormis mais certains restaient malicieux. Je ne leur faisait pas toujours confiance

Tiens, voilà qu'elle donnait des suggestions. Thomas leva un sourcil d'un air moqueur. Le bruit ne l'inquiétait pas trop. Les gardiens n’étaient pas censés se trouver à cet étage avant un bon moment.

-Vous avez plus de chance d’arriver à la salle commune avec moi que seule. Il fait noir, mademoiselle Wilson, vous auriez plus de chance de vous perdre, vous rompre le cou en tombant ou pire encore vous faire attraper par un gardien en restant seul que si

Kingskade cessa sa phrase avant de tourner la tête en direction du bout du corridor. Cette fois quelque chose clochait et il en était certain. Un frisson parcouru sa nuque, ses sens en alerte. D'un geste vif, il sortit sa baguette magique, la pointant vers la première porte qu'il vit.

-Alohomora.

Murmura-t-il. Il y eut un bruit de déclic et sans perdre un instant il ouvrit la porte avant de pousser Morgana à l'intérieur de la pièce. À l'extérieur une voix moqueuse chantait une chanson grivoise d'une voix fluette. Peeve. Il fallait bien s'y attendre. À l'écouter chantonner, il préparait un mauvais coup. Derrière la porte, on entendit les armures frémir dans un fracas de métal. Des pas se rapprochaient, sans doute un gardien, puis il y eut de nouveau un silence. Le jeune Serpentard se retourna vers sa collègue de maison pour voir si elle allait bien. Il n’allait pas supporter une crise de panique en plein milieu de ce genre de situation. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était en fait une réserve qui servait à entreposer divers items qui n’était pas utilisé lors des cours. Une unique fenêtre qui donnait sur la cour intérieure éclairait la petite pièce. Elle était assez grande pour contenir deux ou trois personnes mais sans plus et les étagères qui la composaient étaient remplis d’objet susceptibles de dévoiler votre présence. Le silence revenu, Thomas se permit un nouveau sourire moqueur.

-Comme je vous avais dit...

J'halucinais, il me prenait pour une demeurée ou quoi ? Comme si je n'étais pas capable de tenir sur mes pieds, comme si sans lui je n'étais qu'une incapable. Je sentais la moutarde me monter au nez mais n'eu pas le temps de répliquer. Cette fois le bruit provenait du bout du couloir, le jeune sorcier pris les devant, je compris qu'il cherchait une porte et l'accompagnait sans faire d'histoire. Il me poussa dans la pièce sombre alors que je m'y rendais.

Les bruits se succédèrent, Peeve suivi des gardiens. Je gardais mon calme et regarda en direction de Kingskade. Il semblait vouloir regarder à mon état, sûrement pas par soucis de ma personne.
Les situations stressantes n'étaient pas un problème pour moi, j'avais peu de peurs et j'en tirais plusieurs avantages.

Une fois le silence revenu il repris son air moqueur.

- Oui c'est sûr qu'on aurait eu l'air malin d'avancer et de les croiser. Mais c'est vous qui l'avez dit mon cher. Dis-je en croisant les bras. Et bien, sortons? À moins que vous n'ayez autre chose à ajouter?

Énervée comme je l'étais je n'avais même pas remarquer la proximité entre nous, due à l'étroitesse de la pièce. Si nos corps étaient proches ce n'était visiblement pas le cas de notre relation alors je n'avais aucune raison de me faire des idées.
Je regardais le visage de l'homme face à moi, j'eu une hesitation avant de lâcher un soupir, il ne servait à rien de s'énerver, après tout il n'avait pas été méchant avec moi. Je sorti de la pièce et avança calmement, j'attendais qu'il me rejoigne pour continuer notre route.

Je m'étais sentie si stupide durant cette nuit. Je jetta un regard vers le sorcier et demanda simplement :

- C'est parce que nous sommes de la même maison et que tu ne veux pas qu'on perde de point que tu fais ce chemin avec moi hein ?

En dehors de ça il n'avait aucune réelle raison de m'adresser la parole, je m'en rendais maintenant compte.

Thomas la regarda sortir du placard et s’avancer dans le corridor, le dos raide comme la justice. Décidément cette jeune demoiselle ne manquait pas de courage, ni de caractère. Kingskade chercha dans sa mémoire les quelques informations qu’il connaissait de Morgana Wilson. Son père était américain, ce qui expliquait la manière dont elle prononçait certain mot. Elle venait d’une lignée de sang pur, m’enfin, seulement confirmable du côté de sa mère puisque les américains avaient beaucoup de difficulté de prouvé l’origine sans tâche de leurs descendances. Beaucoup de sorciers avaient immigrés aux États-Unis à divers moments de l’histoire et c’était un pays jeune à comparer de l’Angleterre ou de la France. Morgana était donc issus d’une famille de sang pur anglaise. Elle était effacée en classe mais il l’avait déjà entendue rire et discuté avec des amies pendant les cours. Elle n’était donc pas complètement renfermée. Et puis, elle avait des bonnes notes, surtout en potion.

Quoi qu’il en pense ou qu’il ne sache d’elle, le jeune Serpentard n’avait certainement pas prévu de se retrouver à errer dans les corridors la nuit. Décidément, tout avait été de travers ce soir. Après un petit soupir, il s’apprêta à la suivre dans le corridor, prêt également à répondre à sa question lorsqu’une voix moqueuse surgit du vide, devant Morgana.

-Et bien et bien et bien, jeune fille, il n’est pas prudent de se promener la nuit dans les corridors du château!

La voix criarde de Peeve résonnait dans tout le corridor. Le fantôme était assis sur l’épaule d’une armure, un peu plus loin dans le passage et regardait Morgana d’un air mesquin. Encore dans la petite pièce, Thomas eut un petit rire froid. Il fallait bien qu’ils tombent sur le fantôme le plus turbulent de Poudlard. Mais Peeve ne l’avait pas encore vue. Le fantôme était assis sur contre le même mur que la porte et ne pouvait donc pas voir Kingskade qui se tenait encore appuyé contre le cadre. Thomas eut un nouveau sourire. Il pouvait aisément refermer la porte et laissé Morgana se débrouiller seule avec le fantôme. Après tout, elle avait insisté pour lui rappeler qu’elle n’avait pas besoin de son aide.

-Alors mademoiselle des serpents! Qu’est-ce qu’une rouquine comme toi fait si tard la nuit dans les corridors?!

J'avais à peine fini ma phrase que surgit devant moi Peeves. J'avais souvent eu l'occasion de le voir, surtout lors de ma première année. C'était ma meilleure et ma pire année à Poudlard. Je n'avais jamais été éloignée de ma famille et j'avais souvent été réprimandée pour mon manque de discipline, c'est d'ailleurs comme ça que le fantôme fit ma connaissance.

Je rodais souvent dans les couloirs à cette époque, toujours en proie de nouveaux passages secrets. Tous deux jouions à cache-cache, enfin il jouait plus avec moi que l'inverse. Tout s'arrêta un soir ou il m'avait laissée seule et que je m'était retrouvée face au baron sanglant. Je ne m'étais jamais autant faite engueulée et depuis ce jour je m'étais jurée de ne plus recommencer. Et j'aurais dû respecter ma parole à moi même. Je souri ironiquement, je n'avais pas reparlé au fantôme le plus lâche de Poudlard depuis quatre ans.

- Ca fait longtemps Peeves, c'est vrai qu'il est imprudent de s'y balader seule à cette heure ci, mais je suis mieux placée que toi pour le savoir n'est ce pas ?
Pour tout te dire j'étais sur le point de regagner mon dortoir, alors je pense que ça ira pour ce soir.

La fantôme ne semblait pas prêt de me lâcher. Quant à Kingskade il était hors de sa portée. C'était  une bonne chose pour lui, il avait été plus malin.
Je soupira et me maudit de ne pas être restée dans mon dortoir. Je souhaitais plus que tout me retrouver ailleurs en ce moment.

Toujours appuyer contre la porte, Thomas se permis d’élargir son sourire moqueur. Répondre à l’esprit frappeur de ce petit ton arrogant était une mauvaise idée. Peeve avait beau être un fantôme cela n’en restait pas moins la pire peste de tous le château. Devant la réplique de Morgana, le spectre se contenta de faire un énorme bruit de pets avec sa bouche avant de virevolter de nouveau dans le corridor.

-Comme c’est mignon! La rouquine pense pouvoir s’en tirer aussi facilement! Je me demande ce que tu faisais bien dans un placard en faite... à pars sortir du placard!

Le rire du fantôme résonna dans tous le corridor, faisant claquer les armures et réveillant quelques tableaux au passage. Kingskade sortit sa montre de poche, les points rouge était encore loin mais si Peeve continuait ainsi, c’est tout le château qui serait alerté. Mentalement, le jeune homme réfléchissais à ses options, divers chemin s’offrait à lui pour une fuite. Il pouvait aussi se transformer en chaudrons et prendre place parmi les articles se trouvant dans l’armoire. Mais laisser Morgana seule revenait à leur faire perdre des points automatiquement. Et puis, c’est elle qui avait décider de sortir la nuit.

Le rire de Peeve s’estompa, comme s’il avait finit de rire de sa propre blague mais le sourire mauvais qui l’animait ne disparaissais pas. Croisant les bras avec une expression faussement sévère, il fixa la jeune fille de ses yeux vitreux.

-Je devrais avertir un gardien qu’en penses-Tu? C’est pour ta sécurité après tout! Il n’est pas prudent de se promener dans le noir!

Peeves semblait se moquer de ce que je pouvais lui dire. Le fantôme eût un rire qui réveilla quelques tableaux, ils émirent une plainte avant de se retourner. Il fallait que je me sorte de là, ou du moins que je nous éloigne de Thomas qui n'avait rien avoir avec cette histoire.

- Très bien Peeves, je sortais du placard car je m'étais cachée en t'entendant arriver.

Je réfléchissais à ce que je pouvais faire, je ne voyais pas d'autres solutions que de me plier à ses désires.

- Je préférerais que tu ne préviennes personne s'il te plaît. Je ne souhaitais pas m'attirer d'ennui... Que pourrais je faire en échange de ton silence?   Je savais qu'il n'était pas simple d'acheter le fantôme, mais à de rares occasions il était possible que ça fonctionne.

Je refis quelques pas en sa direction prête à exécuter tous ses ordres. Je le regardais avec attention.

Thomas sentit le désastre avant même que celui-ci n'arrive. La réplique de Morgana était tentante mais il était rare et difficile de soudoyer Peeve. Et si l'esprit frappeur avait le choix entre créer des problèmes et garder le silence, il était évident que la première option serait choisis sans grand questionnement. Peeve s'approcha de Morgana et se mit à tournoyer autour d'elle, une main sous le menton comme s'il réfléchissait sérieusement à sa question. Puis il approcha son visage du sien, comme pour lui faire une confidence.

-Je fais ça pour ton bien rouquine, après les dernières attaques d'élèves dans les couloirs, on est jamais trop prudent.

Puis il se mit à crier de sa voix aigue et forte:

-ÉLÈVE HORS DE SON DORTOIR, ÉLÈVE HORS DE SON DORTOIR!

Kingskade choisi cet instant pour sortir de l'ombre devant le regard surpris de Peeve qui cessa un instant de crier.

-Kingskade? avec la rouquine? Oh les amoureux!

Le jeune Serpentard n'attendit pas la fin de la phrase du fantôme, se dépêchant d'attraper Morgana par la main avant de l'entrainer à sa suite. Si plusieurs paroles désagréables lui traversèrent l'esprit, il n'en dit aucune, se contentant de courir dans le corridor du premier étage. Leurs pas résonnaient contre les murs de pierre mais on entendait au loin la voix aigue de Peeve et celle des gardiens.

-Ou est l'élève Peeve!?
-Qui a dit que c'était un élève? C'est peut-être deux? ou trois? ou quatre? ou dix?
-Aller Peeve par où sont-ils partie?
-Par une direction, ça c'est certain.
-Aller espèce de

La fin de la phrase du gardien se perdit dans le bruit de fuite des deux élèves. Thomas s'arrêta brusquement devant le portrait d'une jeune fille tenant un poisson dans ses mains. Il s'agissait du portrait de Mirabella Plunkett qui les observait de ses grands yeux tristes.

-Aiglefin

Lui dit Thomas. Aussitôt elle bascula, révélant un passage secret par lequel s'engouffra l'héritier de la famille Kingskade sans lacher la main de Morgana. Une fois le passage franchis, ils arrivèrent au hall d'entré où ils furent accueillis par le visage mécontent de quelques tableaux. Mais leur poursuivant semblait les suivre par l'escaliers. Thomas sortit sa baguette afin d'éclairer son chemin, cherchant un visage familier parmi les tableaux. Finalement, il tomba sur le visage roux et mécontent du capitaine de navire Glanmore Peakes.

-Serpent de mer, serpent de mer, vite capitaine.

Le marin bourrus grogna une phrase intelligible avant de s'ouvrir à son tour, révélant un nouveau passage que les deux comparses franchirent de nouveau. Thomas tourna sur lui-même pour s'assurer de sa destination; le couloir du septième étage. Ils étaient hors de porté de leur poursuivant pour encore quelques instants mais bien loin de leur salle commune. Les gardiens étaient réputé pour connaitre les passages secrets, leur avance allait finir par s'effriter.

-Peut-être pourrais-je vous aider?

Thomas se tourna vers le visage austère et pourtant amicale de Brigitte Wenlock une célèbre arithmancienne. Le portrait les observa d'un air malicieux avant de basculer sur lui-même, révélant une ouverture.

-J'ai toujours trouvé que le chiffre 2 était de bon augure.

Kingskade lâcha enfin la main de la jeune fille et fit entrer Morgana par le passage avant de s'y engouffrer à son tour tandis que Wenlock refermait l'ouverture. Il ne s'agissait pas d'un passage secret mais bien d'une pièce secrète. La pièce était composé de murs de pierre ainsi que d'un grand foyer éteint. Des coussins et des petits fauteuils étaient disposés devant l'âtre de même que plusieurs papier de diverse friandise. Il semblait que d'autres élèves connaissaient l'endroit. Thomas s'approcha du foyer en quelque pas, jetant sa cape noir sur l'un des fauteuils d'un geste témoignant une colère froide avant de relever les manches de sa chemise. D'un coup de baguette, il alluma le foyer, en y mettant trop d'entrain car aussitôt de puissante flamme surgirent, embrasant les bûches et projetant une chaleurs et une lumière dans toute la pièce.

-Félicitation mademoiselle Wilson, votre première escapade nocturne est un désastre.

La voix froide de Kingskade claqua dans la pièce comme un coup de fouet. Ils n'avaient pas échanger la moindre parole pendant leur fuite et la colère froide qu'il réprimait se fissurait. Sans lui accorder un autre regard, Thomas resta planter devant la cheminée où les flammes avaient perdue de leur intensité, et sortit sa montre de sa poche. Les points rouges continuaient de s'agiter près du centre, les gardiens étaient encore à leur recherche et beaucoup trop près d'eux pour tenter une sortie. Une chance que le tableau de Wenlock les avait aidé.

Peeves me tourna autour et s'approcha de mon visage, j'eus un mouvement de recule. Après m'avoir parlé doucement il se mis à hurler. Tout se passa très vite, encore une fois j'avais fait n'importe quoi, mais avant que je n'eu le temps de réagir Thomas sorti de sa cachette. Ce qui eût pour effet de surprendre le fantôme qui ne pût s'empêcher de lancer des conclusions hâtives. Le sorcier me saisi la main, je m'empressa de le suivre, lui faisant entièrement confiance quant à ses connaissances du château. Il devait y avoir eu de nombreux changement en quatre ans, puis une expérience de petite fille était inutile dans ce genre de moment.

Soudain on s'arrêta devant un tableau. Je retint un bruit de surprise en le voyant s'ouvrir. Il connaissait même les tableaux, mais comment faisait il pour connaître autant de chose sur Poudlard?
Nous étions maintenant dans le hall d'entré, nous pouvions entendre les pas de nos poursuivants derrière nous. Je m'agrippais à la main du sorcier, il semblait chercher un tableau précis. Il s'agissait du capitaine de navire Glanmore Peakes, je le reconnaissais car il me saluait tous les jours.
Nous franchissions un nouveau passage, je ne savais pas ou nous nous trouvions mais peu m'importait.

Un autre portrait s'ouvrit, cette fois-ci sans que Thomas ne lui dise quoi que ce soit. Le jeune homme libéra ma main et me fit passer par le passage, mais au lieu de me trouver face à un couloir, j'étais dans une pièce dont j'ignorais l’existence.

Je regardais autour de moi, gardant le silence. Je sentais la colère du sorcier, et je ne pouvais que le comprendre. Il n'avait pas à payer pour mes bêtises. Il alluma un feu, je plissa les yeux le temps de m'habituer à la lumière.

Je découvris une pièce vraiment chaleureuse, ce qui contrastait avec le visage de l'élève qui se trouvait avec moi. Je tenais mes mains et baissa le regard. Décidément je n'étais pas faite pour les explorations et il ne manqua pas de me le confirmer.

- Je...merci de m'avoir sorti de là. Je ne te causerai plus de problème à l'avenir. Dis-je en tentant de masquer la déception dans ma voix. Mon père n'aurait pas été fier de moi.

Je relevais la tête et aperçu qu'il regardait sa montre à gousset, quand je cru qu'il regardais à l'heure précédemment ce n'était en fait pas le cas... Je ne compris que maintenant que les points rouges représentaient l'activité des gardiens.

Je n'osais plus rien dire, je baissais à nouveau mes yeux, retenant des larmes de couler. Quelle idiote j'étais. Je n'étais bonne qu'à mélanger des ingrédients dans un chaudron et je m'amusais à me balader dans les couloirs en cette période de surveillance.

Je pris quelques instant et releva la tête, pleurer n'allait m'avancer à rien. J'imitait Thomas en retirant ma cape et en m'asseyant dans un des fauteuils face à lui. Je n'allais pas envahir son espace vital. J'aperçu une tache sur son bras. Cela semblait venir d'un maléfice qui lui avait été jeté. Je releva les yeux vers son visage lorsqu'il pris la parole.
J'hochais la tête en signe de réponse, je me faisais toujours toute petite même si il semblait penser à autre chose. Je me demandais bien ce que nous allions pourvoir faire pendant tant de temps, après tout, il ne semblait pas vouloir faire connaissance, et pour cause.

Il ferma les yeux laissant ses doigt tambouriner un air qui m'était familier. Peut-être n'étais ce pas fait exprès mais je me mis à chantonner doucement pour ne pas le déranger dans sa réflexion. J'aimais beaucoup chanter, cela me faisais sourire. Je fermais les yeux profitant de ce moment tranquille.

La chanson:

Je n'en pouvais plus d'attendre dans cette pièce, il fallait dire que je ne devais pas être la seule dans le cas, mais le jeune homme assis non loin de moi avait les yeux fermés, je me doutais qu'il ne dormait pas mais j'en avait assez fait pour ce soir, je ne voulais pas l'ennuyer avec mes histoires qui ne devaient sans doute pas l’intéressé. Je sorti le carnet qui se trouvait dans ma sacoche afin d'y écrire quelques mots. Si cette nuit je n'allais avoir aucun rêve à y rédiger, je pouvais prendre le temps d'écrire des histoires à envoyer à mes petites frères.

Ma plume frottait sur les pages de mon carnet au rythme que mes pensées défilaient. Je me sentais inspirée par la nuit que je venais de passer, lui donnant une dimension plus dramatique, ajoutant toutes sortes de créatures et de personnages qu'ils connaissaient déjà.
Je fini presque d'écrire que je releva la tête, les flammes dansaient dans le foyer, Thomas était toujours plongé dans ses réflexions, j'en oubliais presque la colère dans lequel je l'avais une demi-heure plutôt.

"Quel dommage...Il doit me détester maintenant." Me dis-je avec déception, il devait certainement être le sorcier le plus intéressant de notre maison. Et il était clair que je ne m'étais pas présentée sous mon meilleur jour. Mon visage était maintenant dépourvu d'émotion.

-J'apprécierais que tu n'écrives pas sur moi dans ton journal intime.

La voix de Thomas claqua de nouveau dans la petite pièce. Son ton, froid et glaciale était brusquement passé au tutoiement. Le visage tourné vers Morgana, ses yeux verts brillants la dévisageait avec sévérité, comme un professeur qui surprend un élève en train de triché. Chassant de ses pantalons une poussière imaginaires, il fit claquer la chevalière noire qu'il portait à son petit doigts contre le bois de son fauteuil. Il ne semblait pas en colère, simplement agacé et impatient. D'un geste leste, il sortit de nouveau sa montre de poche avant de la ranger. Ils ne pouvait pas quitter la pièce, pas encore. Croisant les jambes avec une posture d'ennuis mondain, Thomas regarda de nouveau Morgana.

-Les rumeurs iront déjà bon train demain, nul besoin de les alimenter avec un journal de fillette qui pourrait facilement tomber entre de mauvaise mains.

Kingskade avait passé assez de temps à Poudlard pour savoir qu'un rien pouvait déclencher les plus grandes rumeurs. Et il était évident que Peeve allait s'en donner à coeur joie dès le lendemain, racontant partout qu'il avait surpris Morgana Wilson et Thomas Kingskade sortir d'un placard en plein milieu de la nuit. Si la nouvelle venait aux oreilles de l'Inquisitrice, elle ne le lâcherait plus d'une semelle.

- Alors pour commencer ce n'est pas un journal intime, et ensuite je ne parle pas de toi dedans. Dis-je d'un ton agacé.

Il fallait qu'il arrête de se prendre pour le centre du monde cinq minutes. Je le voyais s'impatienter, comme si il n'y avait que lui qui désirait rentrer. Certes il m'avait aidé mais si il se mêlait un peu de ses histoires, qui ont déjà l'air passionnante, et qu'il m'avait tranquillement laissé là ou je me trouvais nous n'en serions pas là.

J'eus un rire en l'entendant qualifier mon livre de "journal de fillette", il me prenait pour quoi au juste?

- Mon journal de fillette comme tu dis, ne tomberas dans les mains de personne.

Mais dis moi, tu dois être ravi à l'idée que Peeves racontera à tout le monde qu'il nous à vu ensemble. Ta réputation ne sera pas trop entachée ça va ? Dis-je vexée d'être traitée de fillette alors que nous étions de la même tranche d'âge. C'est plutôt lui qui était vieux jeu à côté de tout Poudlard.