Le Troisième Oeil feat. Jonathan Blake.

Le temps est frais et très agréable, j'avais en main un petit papillon blessé que j'avais recueilli près de Monsieur Silverberry. D'un coup de baguette magique, je lui lança un sort de guérison que j'avais découvert lors d'un cours de Monsieur Dragonneau afin de soigner sa petite aile fragile. Au sein de mes mains, je marche sur le Pont Londubat et arrivé au milieu de celui-ci… En ouvrant mes mains entre deux barres tenant le toit de l'infrastructure, je lâcha l'insecte et il prit son envol.

J'enviais ce papillon… J'appréhendais les prochaines vacances scolaires et le retour à la maison, je n'avais guère envie de revoir ma mère et écouter ses odieux discours sur la pureté du sang. Je lâcha un soupir en repensant au flash que j'avais eu hier… Ce flash me fit découvrir la venue d'une beuglante, envoyée par ma mère, me criant que je n'avais pas à adresser la parole à une née-moldu.

Ce flash était flou, mais je savais que cela allait arriver. Mon don est parfois une malédiction… Cela m'apporte du pessimisme face à la vie. J'adore les surprises et déteste le fait qu'en raison de mes pouvoirs, les surprises ne le sont plus vraiment…

Ce matin là, j'étais sorti prendre l'air, peu avant qu'une de ces fichues visions m'assaille.

J'avais chaud, je tremblais un peu, je décida donc de m'exiler pour éviter qu'un quelconque individu vienne me déranger ou me voit dans cet état.

Je m'assis contre un des piliers de bois constituants le pont Londubat.

J'haletais, et l'espace d'un instant, fut figé, fixant le ciel bleu pâle que je voyais au loin devant moi.

J'eus des flashs, montrant mon père, qui visiblement n'était pas mort comme je l'avais pensé et espéré. Il était en route. Pour me retrouver.

La vision s'évapora, me laissant, le teint pâle, livide, trempé de sueur.

J'avais du mal à contrôler ce don hérité de ma mère, c'est pourquoi il m'affaiblissait un peu plus à chaque fois.

Je déteste ce "don" comme certains l'appelle, pour moi ce n'est qu'un handicap, me rendant plus faible.

Mon père m'avait appris à m'en servir, mais sans continuer à m'entraîner, j'avais perdu la technique, et ça s'avérait, à mon grand damn, plus difficile que je le croyais, même si je me l' avouais peu.

Perdue dans mes pensées, après avoir rendu la liberté à ce magnifique insecte. Je me retourne et voit au loin, Jonathan Blake, un élève de ma Maison. J'hésitais à m'approcher de lui, il avait la réputation d'un solitaire et je ne désirais pas recevoir un vent de sa part. J'avais plusieurs soucis en route : Thomas et ses deux acolytes, l'idéologie de Serpentard, ma mère qui comptait venir se plaindre face à Madame Branford et mes visions toujours préoccupantes.

J'avais hâte d'avoir ce rendez-vous avec Mademoiselle Styx, c'était une brillante Voyante et sa réputation avait fait le tour du monde. À la limite de la renommée de l'ancienne professeur de divination, Madame Trelawney, qui avait réalisé la prophétie de l'élu... Mademoiselle Styx était en course pour être l'une des plus grandes divinatrices du siècle. C'était impressionnant. D'ailleurs, je possédais plusieurs cartes de Chocogrenouilles à son éffigie, prouvant ma grande admiration pour elle. J'étais persuadée qu'elle pouvait m'aider à maîtriser mon don.

Par malheur, je devais également apprendre à gérer mon stresse et ma timidité. Je me retourne alors de nouveau vers Jonathan Blake et l'idée d'aller le voir me permettrait sûrement de me sentir plus à l'aise avec les inconnus. Challenge accepté.

Je récupère mes affaires, vérifie d'être bien habillée et m'approche d'un pas normal vers mon futur interlocuteur. Arrivé à sa position, il était posé contre l'un des piliers de bois, me remet une mèche rebelle dans ma crinière blonde et lui adresse ces quelques mots.

- Salut Jonathan, comment vas-tu? Tu me sembles tracassé.

J'entendis au loin arriver quelqu'un, mais ce ne fut qu'en entendant la voix de l'élève que je me rendis compte de sa présence.

Je me releva aussitôt et passa la main dans mes cheveux flamboyants.

Je la reconnaissais, c'était la fille de Milicent Bulstrode.

Je ne connaissais ni son nom, ni son histoire, mais je savais au moins ça, et qu'elle était du genre élevé calme et posée.

Je releva aussi le fait qu'elle faisait partie de ma maison, chose que j'ignorais totalement ; je n'avais pas dans mes habitudes de me préoccuper des autres.

Je l'écouta, elle semblait déterminer à faire quelque chose.

Je la détailla un bon moment du regard avant de répondre à sa question. Son sourire m'écoeurait, était-elle si heureuse que ça pour sourire comme ça ?

- Pourquoi tu viens me parler ? Dis-je de ma voix grave et froide, ne répondant pas à sa question. Je voulais d'abord savoir pourquoi elle venait si promptement, et quelles étaient ses intentions.

Aucun élève ne se risquait à ça, ayant trop peur de mes réactions.

Je croisa les bras sur ma poitrine, attendant sa réponse.

- (J'ai eu l'accord de Madame Branford pour ma vision de l'évènement en cours)

Les membres de la Maison Serpentard étaient-ils tous si désagréables? Cela me rassurait dans l'idée que je n'étais pas à ma place au sein de cette maison… Hormis quelques élèves comme Aaron ou moi-même, la plupart avaient des idées noires, irrespectueux voir racistes face aux autres maisons. Jonathan est-il a rangé dans la même case que ma mère ou Thomas? Ce dernier avait au moins l'audace de porter un masque pour cacher ses sentiments.

Après les quelques mots directs de mon interlocuteur, mon sourire disparu.

- Pardon? [...] Laisse tomber. Je te laisse seul. Lui répondis-je en insistant sur le "seul". Je n'avais pas eu le flash de recevoir un vent... Si j'avais su... Je contourna Jonathan et débuta mon chemin, vexée.

Soudain, un flash apparut! Cela me fit perdre l'équilibre de mes petites fines jambes, je laissa tomber mes affaires au sol... Ma vision s'était portée sur un évènement à Pré-au-Lard... Certains élèves étaient accompagnés par des professeurs et s'y trouvaient en ce moment même. Ils semblaient en danger. Était-ce une vision du futur ou du présent? J'étais sur les genoux au sol, les yeux mouillés face à cette vision d'horreur... J'étais effrayée, ne sachant plus où j'étais...

Je la regarda un peu s'éloigner, je n'aurais pas dû être si froid.

Au moment où j'allais la rappeler, je la vis perdre l'équilibre.

Ni d'une, ni d'eux, j'alla la soutenir pour éviter qu'elle tombe comme ses affaires quelques secondes auparavant.

Ma main gauche tenait fermement son bras, tandis que ma main droite était passée entre ses bras pour finir sur son ventre, la rapprochant au passage. Cela étant censé l'empêcher de tomber, pourtant elle était déjà au sol, sur les genoux, quand j'étais arrivé. Quel idiot j'avais été d'avoir pu penser que je pouvais la rattraper.

Je laissa cependant mes mains à leurs places respectives, et l'aida à se relever, ramassant au passage ses affaires qui étaient tombées et renversées sur le sol en bois du pont.

Je me releva, passa devant elle, retirant donc mes mains, et lui tendis ses affaires.

Je ne savais pas m'excuser, ce n'était pas mon fort, donc même si je le voulais, pour mes paroles froides, je ne pus que lui lancer un regard désolé.

- Tu vas bien ? Demandais-je en l'observant, essayant d'adoucir au plus ma voix froide, sans grands résultats.

Elle avait l'air bouleversée, au bord des larmes, mais surtout horrifiée et perdue.

Que lui arrivait-elle ? Souvenirs ou..visions ? C'était possible ?

Je reprenais petit à petit mes esprits, quelqu'un me tenait et j'aurais jamais imaginé qu'il s'agissait de Jonathan. Après sa phrase acerbe à mon égard, je pensais qu'il m'aurait laissé là.

- Oui, je vais bien merci. J'entendais que sa voix était travaillée... On ne remarquait pas un changement énorme, mais cela s'entendait que mon interlocuteur tentait de bien faire par la parole. - Merci de ne pas m'avoir laissée là. répondis-je sur un ton timide. J'étais mal à l'aise et je ne voulais pas attirer l'attention sur moi, j'étais plutôt discrète comme fille.

Je me relève, je tente d'enlever les larmes séchées de mes joues. Comment lui expliquer sans être jugée? Les élèves proches connaissaient mon don et s'en servait pour me taquiner, pas en mal. Néanmoins, les taquineries étaient destinées à savoir si je connaissais les réponses du futur examen ou une autre betise.

- Je suis désolée, cela m'arrive de temps à autre. Des... Flashs. Ils proviennent comme ça, sans prévenir... Des fois je vois des moments qui vont se réaliser ou parfois non... J'appréhendais sa réaction. Il n'était pas le plus accueillant et il m'avait tout de même laissé un vent lorsque je l'avais salué.

Je recula d'un pas, lui laissant l'espace pour reprendre ses esprits et pouvoir respirer sans que je l'opresse.

Je vis qu'elle était timide et gênée. Je me demandais si c'était ma présence qui la gênait ou tout simplement si c'était sa personnalité.

- Ça aurait été un peu cruel non ? Dis-je en répondant au fait de ne pas l'avoir laissé là.

Certes beaucoup me définissaient comme méchant et rebelle, mais je n'étais pas cruel.

En entendant ses prochaines paroles, j'eus directement l'impression de savoir de quoi elle parlait...simplement parce que je vivais la même chose !

Ça m'intéressait, mais mon ton resta froid, malgré les efforts que j'essayais de faire pour l'améliorer, j'avais l'impression que je ne pouvais pas faire autrement que parler froidement, avec des mots durs la plupart du temps.

- Des..comme un genre de vision ? Depuis quand ça t'arrive ? Demandais-je, intéressé d'en apprendre plus sur quelque chose que je ne contrôlais pas encore tout à fait.

Je n'avais cependant pas encore décidé si je devais révéler cette information personnelle et secrète aux yeux de tous pour le moment, peu de gens savaient des choses sur moi, juste le strict minimum.

Il me répondit que cela aurait été cruel de me laissé là, il marquait un point. J'avais la sensation qu'il tentait de sortir de sa carapace et que cela lui était difficile. Néanmoins, il démontrait une grande confiance en lui et cela provoquait sûrement sa réaction.

C'était étrange, d'habitude, lorsque je parlais de mes visions, mes camarades étaient intrigués, mais ça leur était familier. Ici Jonathan développa une curiosité déconcertante. En effet, il semblait connaître mon mal être vis-à-vis de mon don… - Oui, c'est ça. Depuis que je suis petite fille. Je dois justement rencontrer Mademoiselle Styx pour en parler. J'avais peur qu'il me juge ou en profite pour me lancer des brimades, je n'avais guère le moral et cela m'aurait achevé en tout point.

- Tu... Vois ce que je veux dire? Cela te semble familier... Je ne voulais pas jouer les indiscrètes, mais si Jonathan avait le même don que moi, cela aurait fait un point en commun et permettrait de pouvoir s'entraider, les différences rapprochent les gens et peu importe le coeur de pierre que l'on possède... Cela fait toujours du bien d'être compris et entouré.

Je réfléchis. Je ne m'étais jamais confié, ça ne m'inspirait pas confiance que les gens me connaissent ; simplement parce d'une ils avaient dès lors des informations sur mes points faibles, et de deux, je préférais garder tout ça pour moi. N'ayant que moi pour seul juge, et n'ayant pas besoin de leur pitié.

D'un côté, si je voulais en apprendre plus, il allait falloir que j'en dévoile moi aussi.

De l'autre je n'en avais pas envie.

Mes méninges fonctionnaient à vive allure, et je trouva enfin une réponse acceptable.

Ça faisait si longtemps que je n'y avais pas pensé, que je l'avais presque oublié...

Oublier sa propre mère, c'est un peu indigne non ?

- Je...oui, ma mère avait des visions comme ça...elle était voyante, Dis-je d'un ton plus froid encore.

Au fond, c'était de sa faute si il m'était arrivé tout ça, si j'étais un monstre.

Cette réponse me semblait satisfaisante, elle était vraie, et en dévoilait un peu sur moi mais de façon...vague.

Il fallait juste qu'elle fasse le lien entre ma mère et moi, qu'elle comprenne que son don m'avait été transmis, pour qu'elle comprenne que j'avais le même don qu'elle -enfin, le don que je pensais qu'elle avait-.

Je me demandais quelle allait être sa réaction, ce qu'elle en penserait.

J'aurais dû avoir peur, peur qu'une fois qu'elle ait fait le lien, mon petit secret soit révélé au grand jour.

Mais je n'éprouvais aucune peur, rien, jamais.

À cet instant, tout ce que je ressentais, c'était ma propre curiosité...et un froid macabre et familier qui me comblait toujours...comme si, mon musclé cardiaque avait cessé de battre, comme si...je n'en avais jamais eu d'ailleurs.

Je me tenis droit et croisa mes bras dans mon dos, dans une façon très militaire, attendant une quelconque réaction.

Il semblait connaître mon don, sûrement comme les autres élèves. Cependant, je voyais dans son regard que ce n'était pas à l'aide d'une rumeur qu'il connaissait la Voyance, mais par sa mère. Lorsqu'il le dit, je fus un peu gênée, mal à l'aise… Je ne voulais pas lui faire remonter des souvenirs douloureux à la surface. - Oh. Je suis... Désolée. Cela pouvait être surprenant que je m'excuse, mais en connaissance de cause, être voyant n'était pas un don dans tout les sens du terme. Cela me provoquait parfois de l'ennui lorsque je savais ce qu'il allait m'arriver dans la journée. L'effet de surprise n'était plus présent.

- Je suis une voyante également, tu as sûrement dû entendre parler de moi à l'école... Ou dans notre salle commune... C'était une situation très étrange, Jonathan était à Serpentard, mais je ne le voyais pratiquement jamais. Il était comme une ombre, ou un fantôme... Il n'aimait pas la compagnie des autres et cela se voyait, il était souvent absent de nos visions. - Lorsque tu m'as parlé de ta mère, tu as dit "était"... Est-elle… ? Non, oublie ce que je viens de dire. Ce ne sont pas mes affaires. Bravo Aeris, décidemment, tu n'en rates pas une. Ce n'était guère de la curiosité malsaine, c'était surtout du tracas. J'avais l'impression que Jonathan gardait énormément de chose en lui et cela semblait le fatigué énormément.

Je comprenais totalement qu'elle s'excuse, ce don pouvait nous pourrir la vie, savoir ce qui va se passer à l'avance, je ne sais pas si c'est son cas - quoique la petite démonstration d'il y a quelque instants pouvait m'aiguiller -, mais être faible à chaque fin de vision et d'autres événements moins amusants.

Les autres ont l'air de penser que c'est super d'avoir un don comme ça, j'avoue que je n'ai pas encore saisi pourquoi.

Je continua de l'écouter parler, en la fixant de mes yeux bleus-gris, comme si je voulais la sonder, connaître ses intentions.

Elle confirma qu'elle aussi possédait ce don de voyance. J'aurais dû éprouver de l'espoir, ce que toute personne normale éprouve quand il se rend compte qu'il n'est pas seul dans son cas, qu'il y a une chance d'être aidé ; mais je ne suis pas normal, je suis un corps sans vie, sans émotion, une coquille avec une âme aussi noire que le chaos.

J'avais déjà entendu parler d'elle, mais jamais clairement de son don. Je ne mêlais pas assez de la vie des autres élèves pour le savoir.

Je la laissa parler, notant surtout une curiosité assez récurrente.

Elle évoqua ma mère.

J'avais du mal à parler de moi, je ne le faisais pour ainsi dire, jamais. Mais ses intentions ne semblaient pas hostiles...

Malgré tout, je me demandais si, dans le cas où je lui révélerait, ça serait révéler un point faible, et par même le cas, percer un trou dans cette bulle de verre qui m'enveloppait et me protégeait.

Ça n'étais pas ses affaires, mais j'étais honnête, et elle m'avait donné une info sur elle.

Une info en échange d'une autre, je trouva cela juste.

- Elle est morte en me donnant la vie, je ne l'ai connu que par les souvenirs de...-je marqua un temps d'arrêt. Non, ça devait rester secret. Je ne pouvais pas déblatérer tout à l'instant et évoquer ce qui me servait de paternel- des autres membres de ma famille, à travers des photos ou autres. Dis-je, mon ton étant monocorde, mais pas le moins du monde entravé par de la tristesse ou de la mélancolie.

Je me souvenais que la toute première chose qu'il m'ait appris, c'était que la mort de ma mère était de ma faute. Parce que je n'étais qu'un monstre dépourvu de sentiments, une bête froide et avide de pouvoir. Une calomnie dotée d'une grande méchanceté, et que c'était mon aura diabolique qui l'avait tuée.

Et bien que cela m'avait semblé sordide.

Je l'avais cru.

J'observa Aeris, à l'affût de la moindre réaction, du moindre geste.

Je ne savais plus où me mettre, je regardais autour de moi après un trou de souris où me faufiler. Toutefois, il n'y avait que le vide protégé par le Pont Londubat. Lorsque Jonathan évoqua le malheureux souvenir de sa mère, je ne pouvais faire autrement que de penser à la mienne. Cette odieuse Milicent Bulstrode! De la haine à l'amour, il n'y avait qu'un pas… Mais "maman", elle n'en avait que le nom. - Je suis réellement désolée, Jonathan. Beaucoup de gens te diront sûrement "Je comprends", mais ils mentent. Bien que ces phrases n'étaient que des formules de politesse, je préférais trouver les mots juste pour lui faire comprendre mon empathie. - Tu as du faire preuve d'un courage sans limite. Bravo. Disais-je en lui mettant ma main chaude sur son épaule. Mes mains s'étaient chauffées dans les poches de mon gilet, après ma vision. J'osais espérer que cela lui redonnerait de la baume au coeur. Toutefois, Jonathan semblait avoir vécu une vie terriblement chamboulée et cela me provoque une immense peine.

Je répondis directement à sa phrase :

- Pourquoi tu es désolée ? Il s'agit là de ma famille, pas de la tienne, pourquoi ça devrait te toucher ? Ce ne sont que de simples formules de politesse, mais il n'y a aucun sens à les dire. Tout comme moi, tu ne l'as pas connu, et tu ne me connais pas non plus, alors pourquoi être désolée ?

Je ne me moquais pas d'elle, c'était une réelle question que je me posais. Sans doute, en étant dépourvu, cette pseudo-empathie m'echappait, mais je devais le savoir clairement, ne comprenant absolument pas son excuse.

C'était sûrement une preuve de plus sur le fait que je n'étais qu'un être construit à l'image de quelqu'un qui aurait oublié de m'enseigner l'empathie, mais je me devais de résoudre cette question qui à mes yeux était une véritable énigme.

Je ne compris pas non plus sa seconde phrase, un courage sans limite ?

Qu'y avait-il de courageux à obéir à des ordres simples ?

C'était pourtant ce que j'avais fait à la mort de ma mère, ou du moins, dès que je fus assez intelligent pour comprendre ce qui s'était passé, et ce que je devais faire, c'est à dire, me considérer comme fautif, et n'éprouver aucune tristesse ; la tristesse étant un sentiment de faible.

Je ne voyais donc pas non plus le courage dont j'avais pu apparemment faire preuve, mais cette fois, je ne releva pas.

En revanche, je réagis au quart de tour lorsqu'elle posa sa main sur mon épaule.

J'étais très méfiant, et au delà d'être un geste réconfortant à ses yeux peut-être, c'était avant tout pour moi une tentative de se rapprocher de moi, faire tomber mes barrière et m'attaquer.

Je recula vivement et resserra l'emprise autour de ma baguette qui était dans ma main se trouvant dans mon dos, prêt en cas d'attaque, revenu sur le qui-vive qu'elle avait pu me faire quitter en me déstabilisant avec ses paroles.

Était-ce là son but d'ailleurs ?

Aucune idée, et si ce n'était pas le cas, ma réaction devait lui sembler bien étrange voire effrayante, et elle me trouverait alors sûrement dangereux, mais je m'en fichais, au moins, dans le cas où ses intentions seraient hostiles, je serais prêt à réagir.

Jonathan était une drôle de personnage, je n'arrivais pas à comprendre son comportement si hors norme et en dehors de toute logique. Je recula lorsqu'il s'expliqua directement. Il me m'était mal à l'aise et cela me fit froncer mes sourcils.

- Il s'agit d'une politesse, en effet. Néanmoins, j'étais désolée de ce que la vie avait placé comme obstacle sur ton chemin. Simplement.

Il venait de réagir au quart de tour lorsqu'il reçu ma main sur l'épaule. Mais quel était son problème à celui-là? Je pouvais comprendre que l'on ne soit pas habitué aux marques d'affections, ce n'était pas sa réaction qui était étrange, il me faisait peur car il ne semblait ne pas avoir toute sa tête. Lorsque je le vit réagir de la sorte, je ne pouvais m'empêcher de lui dire quelques mots. - Est-ce que tout va bien? Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie? Il était très bizarre et je me tracassais de son comportement.

Je la vis froncer les sourcils, comme si mon comportement n'était pas habituel.

Pourtant, il me semblait réellement logique..enfin, à mes yeux.

J'ecouta ses explications mais ne releva pas. Décidément, cette notion m'echappait, elle était désolée de ce que je vivais ? Pourquoi, ça ne la regarde pas, ce n'est pas de sa vie qu'on parle, pourquoi s'intéresse-t'elle à la mienne aux point d'être désolée ?

J'y médita quelques instants avant de voir passer la peur dans ses yeux. Elle avait été effrayée par ma réaction.

Cela confirma que ses intentions à mon égard n'étaient pas hostiles. Je me détendis un peu tout en restant à l'affût du moindre assaut qui pourrait arriver.

- Je vais parfaitement bien, merci.

Je ne savais pas si elle me demandais cela sur le plan physique ou psychologique, mais quel qu'il soit, je feignais.

Me tête me tournait encore suite à la vision, et j'étais persuadé que j'avais un peu de fièvre, mais peu m'importait.

Je resta cependant intrigué, curieux, qu'elle pense que j'ai un problème, et ne tarda pas à lui faire remarquer.

- pourquoi tu veux m'emmener à l'infirmerie exactement, je n'ai aucune blessure apparente, rien. Tu me penses fou ?

C'était sur un ton froid et autoritaire que je lança ça. J'avais déduis qu'elle pensait que j'avais réellement perdu la tête, et pourtant, il n'en était rien.

J'attendis patiemment sa réponse, ou bien sa justification, tout en continuant de l'observer avec attention.

Le troisième œil

Je rentrais au château après un entrainement au Quidditch assez intense qui m’avait laissé en sueur. J’avais décidé de prendre un détour pour profiter de la belle température, m’aventurant ainsi sur le pont Londubat, pont honorant notre professeur de botanique. Mon balai pendant sur mon épaule je levai mon regard pour apercevoir Aeris et Jonathan, j’allais seulement les saluer tout en passant, ne voulant pas m’attarder, mais je vu Jonathan serrer sa baguette derrière son dos. Mon visage s’assombrit, qui pouvait bien en vouloir à Aeris au point de l’attaquer? J’étais assez prêt pour que ma voix porte à leurs oreilles et c’est avec frustration et froideur que je m’adressai à Jonathan.

-Si j’étais toi je rangerai ma baguette.

J’avais changé subtilement ma posture, auparavant nonchalante je m’étais redressé et ma main gauche était prête à retirer ma baguette de la poche intérieure de ma robe de sorcier.

Codage par Libella sur Graphiorum

Mes yeux s'assombrirent en entendant une voix dans mon dos.

Je me retourna vivement pour faire face à celui qui venait d'énoncer ces paroles.

Je reconnaissais son visage, et savait qu'il faisait partie des serpentards lui aussi et était préfet. En revanche, son nom m'échappa.

Je me sentis en danger, je grogna et l'observa, il était prêt à l'attaque si il le fallait.

Je ne comprenais pas pourquoi il venait nous interrompre. Peut-être avait-il pensé que j'allais attaquer d'une seconde à l'autre la demoiselle devant moi, mais il n'en était rien. Si j'avais gardé ma baguette à portée de main, c'était à l'inverse, au cas où elle ou quelqu'un d'autre m'attaquerait.

De plus, quand je me battais, je le faisais à la loyale. Avoir ma baguette dans mon dos et lui lancer un sort alors que nous discutions simplement me semblait insensé et déloyal.

Je m'interrogea ensuite sur la venue du garçon. D'ailleurs, était-ce elle qui l'avait convié ici ? Une tentative d'attaque ?

- Et si j'étais toi, je me mêlerais de ce qui me regarde et je passerais mon chemin, dis-je d'un ton glacial, sans pour autant avoir une once de colère dedans.

J'étais prêt si il comptait lancer le moindre maléfice. Sur le qui-vive et ma méfiance au maximum.

Je venais de surveiller les différents entrainements du Quidditch qui se déroulaient sur le terrain. La saison allait bientôt commencée et les équipes attendaient encore d'être formées. J'applaudissais les différentes actions des élèves dans les airs, toujours là pour les encourager. J'étais très fier d'eux et certains possédaient un potentiel énorme.

Un peu plus tard, quelques étudiants quittèrent le terrain afin de reprendre leurs activités. Aaron Jones, batteur et préfet de Serpentard quitta le terrain en direction du château. J'avais oublié de lui dire qu'il allait certainement devenir le Capitaine de l'équipe, il avait toutes les qualités nécessaires pour être le leadeur de son groupe. J'osais espérer qu'il allait accepter, toutefois il changea son chemin du retour et je décida de le suivre au loin.

Proche du pont Londubat, je l'aperçu au loin en compagnie de la douce Aeris et du solitaire Jonathan. Aeris était poursuiveuse de sa maison, elle respirait la douceur, sauf sur le terrain de Quidditch où elle se changeait en Walkyrie volante. Blake était un garçon qui semblait toujours porté une souffrance sur le visage, je ne me rappelle de lui que lors de la première année où j'enseigne le vol sur balais où il restait dans son coin à éviter le plaisir de voler dans les airs.

Tout à coup, je venais d'entendre Aaron menacer Jonathan et réciproquement. Je ne comprenais pas trop ce qu'il venait de se passer, mais je pouvais lire sur le visage de la jeune fille que quelque chose de mauvais se tramait. "On se calme ici. Que se passe-t-il?" Je venais de m'interposer entre les deux sorciers, je venais de courir et les deux étudiants ne changèrent la direction de leur regard. Ils s'observaient dans les yeux avec une insistance presque dangereuse. "Serpentard est descendu très bas dans la Coupe des quatre Maisons ces derniers temps, dois-je également y participer et vous enlever des points?!"

La rapide venue du professeur de vol ne m'avait pas échappée, mais j'étais trop occupé à débattre intérieurement pour savoir si je devais m'attaquer à l'autre serpentard ou simplement m'en aller.

Finalement, je détourna le regard et regarde le professeur, ce n'était ni le moment ni l'endroit.

Je ne répondis pas à sa remarque sur la quatrième place au classement de serpentard, même si c'était en parti de ma faute avec les 50 points perdus. Malgré tout, cela ne me faisait ni chaud ni froid alors je ne pris pas la peine d'entamer une réponse.

Je rangea ma baguette tout en la gardant à proximité, au cas où Aaron, dont le prénom venait de me revenir, décidait d'entamer un duel.

J'observa à tour de rôle les trois individus, chacun arborant une expression différente.

- Il ne se passe rien du tout, monsieur, dis-je de mon ton morne et dénué d'émotions, tout en me remettant à fixer Aaron.

Du moins, pour l'instant, pensais-je.

Une chose était sûr, la pseudo confiance que m'évoquait Aeris venait de tomber en lambeaux, j'étais persuadé que c'était elle qui avait orchestré la venue du préfet.

Je me tenu droit et croisa les bras derrière le dos, attendant le dénouement de cette rencontre.

Le troisième œil

Je ne quittai pas Jonathan des yeux, déjà qu’il avait fait tomber notre maison très bas dans le classement il menaçait Aeris et cela ne se faisait pas. Lorsque Monsieur Darling arriva derrière nous et fit allusion à voix haute de mes pensés je grognais silencieusement, depuis ma nomination à titre de préfet mon directeur de maison a eu ce qu’il voulait; j’étais devenu beaucoup plus responsable et je voulais même faire gagner ma maison à la coupe des quatre maisons.

J’abaissai ma main, mais je gardai mon regard sombre rivé sur l’élève de Serpentard ayant causé du tord à sa propre maison, répondant à mon professeur sans le regarder.

-Il dissimulait sa baguette dans son dos, j’ai cru qu’il allait attaquer Aeris.

Je tournai mon regard vers la jeune Serpentard, un regard qui devint plus doux. Je ne faisais pas exception à la règle, tout les Serpentards protégeaient Aeris, cependant moi je n’étais pas sur son dos pour ses fréquentations, j’étais moi-même sang-mêlé et j’avais des liens avec d’autres élèves de d’autres maisons, en particulier une jolie petite lionne.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je grogna, il a vraiment l'art de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

- Je n'allais pas l'attaquer, tu me prends pour un idiot doublé d'un lâche qui attaque sans loyauté ? Il n'y avait aucune raison. De plus je ne dissimulais pas ma baguette, je la tenais simplement dans mes mains, derrière mon dos, comme je le fais toujours. Tu devrais vraiment te mêler de ce qui te regarde et te renseigner avant de déblatérer des idioties, Jones, lançais-je, cette fois avec un ton plus haut.

Il commençait à m'agacer.

Je vis le regard doux qu'il porta à Aeris, c'était donc ça. Elle avait le droit à la protection de tout les serpentards alors... intéressant.

Je me demandais ce qu'il faisait des autres élèves plus lambdas. Je n'avais pas eu l'intention d'attaquer, seulement de me defendre si elle le faisait, mais apparemment ça n'avait pas effleuré un instant l'esprit du préfet.

Je me demandais encore si c'était de la discrimination parce que je tenais simplement ma baguette et qu'elle était un peu le petit poussin des plus forts et robustes serpentards, ou si c'était parce qu'il ne m'appreciait guère, cependant je ne voyais pas pourquoi il aurait pu être hostile à mon égard, je ne lui avais donné aucune raison dont il avait les preuves et la certitude

Quoiqu'il en soit, qu'il me haïsse et protège le petit poussin et que grand bien lui fasse. Personnellement, avant aujourd'hui, je n'avais jamais rien eu à lui reprocher. Ses remarques étaient tellement puéril, et injustes par dessus tout.

Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il venait de se passer, je comprenais juste que Aaron voulait me sauver. Cela me toucha beaucoup, surtout lorsqu'il déclara que Jonathan tenait sa baguette dans son dos. Aaron n'était pas un menteur, je le connaissais… Il ne bluffait que sur le terrain de Quidditch. - Je…

En effet, tenir sa baguette dans son dos… Pourquoi? Certains diraient par habitude et qu'il s'agissait simplement d'un mauvais jugement, mais il n'y avait pas de doute… Je ressentais clairement que Jonathan était sur la défensive!

Monsieur Darling fit alors son entrée et demanda des explications. Aaron s'expliqua posément alors que Jonathan lui répondit sur la défensive. Serpentard n'était plus ce qui l'était… J'étais frustrée de ne pas pouvoir comprendre le comportement de Jonathan, il s'expliqua une nouvelle fois sur un ton plus haut que le précédent… Au préfet de notre maison. - Jonathan, calme-toi! Aaron t'avait simplement demandé de ranger ta baguette. Il eut un léger silence. Si Jonathan n'avait pas répondu si sèchement "Si j'étais toi, je me mêlerais de ce qui me regarde et je passerais mon chemin" nous n'en serions pas là... - Professeur Darling, s'il vous plait, ce n'est qu'un simple malentendu…

Je gronda, je passais pour le méchant de l'histoire, évidemment et une fois de plus.

Je repris ma sacoche, bouscula Aeris et partit vers l'extrémité du pont, voulant quitter ce trio qui visiblement était contre moi.

Je grogna, le mal-jugement que je venais de subir me mettait en rogne.

Et puis d'où Aeris se permettait de me parler comme ça ?!

J'atteris dans un coin du parc et lança ma sacoche contre le mur avant de m'y assoir et prendre ma tête entre mes mains.

Personne n'avait l'air de comprendre, d'assimiler. Aux yeux de tous j'étais étrange, fou, Aeris pensait que j'avais des problèmes, Aaron pensait que j'étais dangereux...

Je souffla et entrepris de retrouver mon sang-froid.

Pour une fois, je m'étais dévoilé, et ça m'avait appris que je ne le ferais plus jamais. C'était une mauvaise idée qui apporte des mauvaises conséquences.

Je gronda et me calma au bout de 5 minutes seulement.

Quelle bande d'idiots ! Entre une qui se comporte comme un poussin qu'il faut soigner et l'autre qui me prend pour un psychopathe prêt à attaquer sans raison !

Qu'ils aillent voir ailleurs. Même si je ne sais pas ce que je suis, je sais ce que je vaux - en théorie -.

J'avais besoin de me détendre, la seule façon étant de cultiver mon don musical.

J'alla dans un coin reclu, pour être sûr de ne pas être dérangé, et réfléchit à un endroit où je pourrais trouver un piano.

» Alice feat. Camila Mendes
» Lexie Blake
» L'entraide entre Serpentards - Feat Morgan Wilson
» Lexie Blake...prête!
» Jonathan Black