La première des demandes [PV Coraline Daroc]

Je continue de sourire doucement et me retourne vers Jonathan, le regardant dans les yeux.

-Si tu es d'autres questions à me poser, n'hésite pas...

Je tourne ma tête vers l'extérieur, finissant mon verre en même temps.

Je souris doucement, me disant que se sera mon premier bal. Je me lève et marche vers le bord. Je m'adosse contre un mur et lève légèrement la tête, admirant le ciel étoilé. Le sombre ciel de la nuit venait d'englober complètement le ciel clair du jour. Désormais, seuls la lune et les étoiles éclairaient le ciel. Je regarde le château et reporte à nouveau mon attention sur Jonathan.

Quelles autres questions pouvait-il me poser? Seul lui le sait...

Je réfléchissais, il y en avait un million que je voulais lui poser, apprendre à connaître quelqu'un requerait du temps, de longues heures passées ensemble.

- Sais-tu ce que tu voudrais faire une fois ton année terminée ? Vers quoi te tourner ?

Ça pouvait sembler banal comme question, mais en y répondant, elle m'indiquerait plus que sa vocation, comme par exemple ses préférences de matières, si elle voulait voyager ou non.

Je termina moi aussi mon verre et me leva, allant au bord de l'endroit où nous nous trouvions.

Il était vrai que cette tour offrait un point d'observation unique, nous pouvions parfaitement voir chaque étoile, chaque constellation.

Je les regarda, retraçant mentalement leur identité, leur nom.

Depuis tout à l'heure, les révélations de ma cavalière sur sa timidité me trottaient dans la tête...

Une notion m'echappait. Pourquoi avait-elle peur des autres ? Était-ce comme une phobie ? Ou plus comme un mal-être social ?

Malheureusement, si elle n'avait pas la réponse à cette question, ce qui n'était visiblement pas son cas, je ne l'aurais pas non plus.

Je plongea pour de bon mon regard dans la voûte à présent bleu roi au dessus de nos têtes, attendant sa réponse.

Je souris doucement en entendant ça question. Je sais à peu près se que je compte faire après la fin de ma dernière année à Poudlard... Je regarde attentivement le ciel.

-J'ai envie de faire des études plus pousser en potion... ou bien faire des études de médicomage... je comptais me décider après les vacances de Noël...

En effet, Potion est ma matière préférée, mais sauvé des vies pourrait aussi être ma vocation... la décision est encore incertaine dans ma tête.
Pour le moment, je travaille dur pour passer mes ASPIC en fin d'année.

-Et toi? As-tu déjà une idée, malgré le fait que tu ne sois qu'en 6ème année...?

Je continue de regarder le ciel en attendant sa réponse.

C'était assez ambitieux en soit.

L'ambition, une des qualités des Serpentards.

Dans son cas, je trouvais ses idées plutôt intéressantes, être medicomage et en apprendre plus sur la santé des sorciers avait l'air vraiment attractif.

Sa question me déstabilisa un peu.

C'était la première fois que quelqu'un me demandait ce que je voulais, ce que moi, en tant qu'être vivant, et avec ma volonté, je voulais.

Personne ne l'avais jamais fait, on m'avait le plus souvent, dans mon enfance, contraint, obligé à obéir, sans me demander mon avis.

Je n'avais pas vraiment réfléchi à ce que je voudrais faire une fois mes études terminées, n'ayant jamais pris le temps de me poser et étudier les options possibles...

Silas aurait voulu que j'entre au ministère, que j'y occupe une fonction politique, et que je devienne un de ces hommes dont la volonté fait loi, un de ces hommes qui dirigent selon leurs idées, leurs envies. Lui aussi était trop ambitieux.

Cependant, étant doué, ou sachant y faire dans à peu près tout les domaines, j'avais tout de même certaines préférences.

- Je pense m'orienter vers une carrière d'Auror...ou bien étudier les créatures magiques les plus rares, partir à leur recherche, les découvrir, en apprendre plus, avouais-je

Ces deux options m'attiraient grandement, mais j'avais encore le temps pour faire mon choix.

Je quitta le ciel des yeux pour revenir balader mon regards sur tout son être.

Je continue de sourire. Son idée d'avenir n'était pas mal du tout. Voyager, découvrir des créatures, faire des recherches sur celle-ci... Auror n'est pas mal non plus... travailler pour la sécurité des sorciers...

Je sens son regards m'examiner mais je n'en fais rien. Mon regards est toujours perdu dans le paysage, qui est, par ailleurs, magnifique la nuit.

-C'est de très bonnes idées de carrière que tu as...

Je place mes mains dans mon dos, un sourire, très léger, coller sur mes lèvres. Je n'ai jamais autant sourit en une soirée...

J'aquiesca un peu.

- C'est vrai, mais les tiennes non plus ne sont pas mal. Je suis sûr que tu excelleras dans l'une ou l'autre de ces tâches.

Je l'observais encore un peu, elle n'arrêtait pas de sourire depuis le début de notre rencontre, qui remontait maintenant à plus d'une heure.

Je posa donc la question qui me venait directement en voyant ce petit sourire timide qu'elle avait depuis tout à l'heure :

- Tu n'as pas mal aux joues à force de sourire ? Tu n'as pas arrêté depuis ton arrivée, je peux même dire que jamais je ne t'avais vu aussi souriante.

Ce n'était pas un reproche, au contraire. Mais je me demandais réellement si ses muscles n'étaient pas endoloris à force d'être contractés.

J'observa justement cette expression faciale synonyme de bien être, de joie quelques fois.

Je l'aimais bien, moi, son sourire.

Dommage qu'elle ne l'arbore pas plus souvent, il mettait plus en valeur ses traits et soulignait moins sa timidité.

Je repris mon visage neutre. Je me disais bien que je devais avoir l'air idiote... Il faut vraiment que j'arrête de sourire...
Je déglutit légèrement en baissant les yeux.

-Ça commençait à me tirer oui... je ne sais même pas pourquoi je souriais depuis tout à l'heure...

Je baisse la tête de honte et me remet à observer le ciel, un petit peu plus distante qu'à mon arriver.

Je le sais, en plus, que sourire ne me va pas... Je souffle légèrement et me triture les doigts.

Je laissa échapper un petit rire.

Bon sang, ça faisait une dizaine d'années que je n'avais pas ri, que je ne m'étais pas autant plu en présence de quelqu'un.

- Oh non, rassure toi, ma question était purement anatomique, je me préoccupais bien de tes muscles probablement engourdis. Et ce n'était vraiment pas un reproche, d'ailleurs, personnellement, je trouve que sourire te vas à ravir, ça te rend plus...
rayonnante. Tu devrais le faire plus souvent, sérieusement. J'espérais être la cause de ce sourire aussi.

Je ne m'étais pas préoccupé réellement de ce qui la faisait sourire, mais si elle souriait grâce/à cause de moi, c'était assez flatteur.

Un petit sourire s'esquissa à son tour sur mes lèvres.

Je ne voulais pas que la soirée se finisse mal ou dans une humeur bien retombée alors qu'elle avait si bien commencée.

Je me remet à sourire, à l'entente de son petit discours sur mon sourire. Jamais personne ne m'avait complimenter sur celui-ci et j'ai donc toujours penser que rien ne valait la peine de sourire.

-Et bien... merci de t'inquiéter pour mes muscles faciales...

Je dis cela sur le ton de la plaisanterie avant de continuer de dire se que j'avais à dire...

-Sourire ne fait plus parti de mes habitudes... et puis... peut-être en es-tu bien la cause, de ce sourire...

Mon petit sourire a reprit sa place sur mon visage. Je regarde le magnifique ciel étoilé, qui nous ai offert par la nuit.

Je souris pleinement à mon tour, satisfait de revoir son sourire s'étaler sur ses lèvres

Je ris à nouveau un peu à sa remarque.

- C'est justement mieux que ce ne soit pas une habitude. Cela les rend encore plus précieux que si tu les faisais tout le temps, dis-je en exposant mon point de vue.

Quand on obtient quelque chose, il faut savoir le modérer, sinon nous en sommes tous simplement lassés.

Je regardais le vent bousculer les feuilles des arbres au loin, et regarda ma cavalière simplement habillée de son uniforme. Elle fixait le ciel avec une certaine attention, tellement, qu'on ne voudrais pas briser cet instant.

- Tu ne voudrais pas rentrer, je ne voudrais pas que tu attrapes froid ? Et puis il se fait tard, dis-je calmement.

Le nuit était tombée, et le couvre-feu n'allais pas tardé à être donné.

Je continue de regarder la vue, l'écoutant, en même temps, exposer son point de vu.

Comme je me le disais, le grand Jonathan Black, le Serpentard le plus froid et distant, aurait bien un petit cœur tendre, derrière une si grosse couche de glace.

On resta quelques petites minutes dans le doux silences de la nuit. L'heure du couvre feu ne devrait pas tarder...
Soudainement, il me proposa de rentrer. Il est vrai que l'air frais me donne quelques petits frissons.

-Je pense que tu as raison, nous devrions rentrer... il ne faudrait pas faire perdre de points à notre maison...

Je récupère la rose, continuant de sourire légèrement. Si cette soirée était aussi bien, le bal sera encore mieux je pense.

Je regarde la rose. Mes camarades de chambre vont sûrement me demander d'où elle vient... Se n'est pas grave, je resterais aussi silencieuse que d'habitude.

Je remarqua qu'elle frissonna. Elle avait probablement un peu froid.

Aussi lui donnais-je ma cape, gardée jusque là dans ma sacoche.

Elle regardait la rose avait beaucoup d'attention, j'en conclu qu'elle lui plaisait.

J'aquiesca en silence. Il était vrai que je ne voulais pas perdre plus de point que j'en avais déjà fait perdre à cause de mon expédition nocturne.

Elle avait l'air de s'être fait un avis sur moi, et de ne pas avoir peur comme la plupart des jeunes élèves.

Je ne voulais pas non plus qu'elle en sache trop d'un coup, raison pour laquelle je garda le silence sur tout le chemin du retour jusqu'à notre salle commune.

Arrivés là-bas, au moment de se séparer, je lui lança :

- Passe une bonne nuit, Coraline.

Et je m'eclipsa comme une ombre.

Je souris doucement, lorsqu'il posa sa cape sur mes épaules.

Je marche à ces côtés, le visage neutre et la rose contre moi. On entre dans la salle commune. Il me souhaite une bonne nuit avant de s'éclipser.

-Bonne nuit à toi aussi Jonathan...

Je monte dans mon dortoir. Comme je m'en étais douté, mes camarades de chambres m'ont demandé d'où venait la fleur et à qui appartenait cette cape, un peu trop grande pour moi. J'ai gardé mon visage neutre et ne leur ai pas répondu.

J'ai déjà hâte d'être au bal, mine de rien...

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