Valeur de Serpentard: La détermination

[suite de: Riddikulus ! -- Groupe 1 : Es de Serpentards et Serdaigle ]

-Entres-là.

C’était la première fois que Thomas ouvrait la bouche depuis qu’ils avaient quitté le cours du professeur de défense contre les forces du mal. Son timbre était direct mais sans émotion, controlé dans le moindre de ses intonations. Aeris l’avait suivi à l’extérieur du cours comme une automate, les yeux remplis de larmes, sans oser dire le moindre mot. Lors du trajet, Kingskade avait réviser les différents scénarios de paroles qu’il pouvait lui dire, calculant la répercussion de chacune de ses phrases. Il avait ouvert la bouche à quelques reprises avant de la refermer aussitôt. Tout ce qui lui passait par la tête était soit trop directe, soit trop brusque pour être dit. Instinctivement, Thomas était monté à la salle des trophées qu’il savait vide à cette heure-ci. Une fois dans la pièce, il se referma la porte pour s’assurer de sa tranquillité. Des rayons de lumières éclairent les trophées alignés sur les petits socles. On trouvait des mentions exceptionnelles, des réussites académiques, des services rendues à l’école ou encore les victoires des tournois de Quidditch.

Kingskade alla s’appuyer le dos à la vitrine, bras croisé réfléchissant encore à ce qu’il pouvait bien dire.

-Qu’est-ce que tu attends de la vie Aeris? Arrives-tu à voir ton avenir?

Thomas me suivait après le cours du Professeur Gainsborough, ferme mais sans émotion, il m'ordonna de rentrer dans la salle des trophées. La pièce était vide, décorée par les incalculables victoires des différents élèves ayant fait leurs études dans l'enceinte de Poudlard. Il était appuyé sur une vitrine. Quant à moi, j'étais posé sur un mur avec les bras croisés. Mes yeux portés sur le sol, je n'osais pas le regarder dans les yeux afin d'éviter une souffrance nouvelle.

Comment avons-nous pu en arriver là avec un simple cours sur les épouvantards? J'étais terriblement gênée et mal à l'aise. En effet, j'admirais tellement Thomas que la seule idée de le décevoir me semblait trop difficile à porter. Ignorant totalement mes sentiments amoureux ou non vis-à-vis de lui, je n'avais qu'une seule et unique envie… Me cacher dans le trou d'une souris.

Thomas me questionna ensuite sur mes idées face à l'avenir, je n'avais pas envie de penser à ça sur le moment. J'ignorais même pourquoi il me posait cette question. Étrangement, je me voyais avec un mari et des enfants… Utilisant mon don pour faire le bien et avoir amélioré la réputation de Serpentard. Je n'imaginais pas ma mère dans mon futur, m'étant séparée d'elle une bonne fois pour toute.

- Je... Je ne voulais pas répondre, ne voulant pas lui faire perdre du temps avec une faible comme moi. Toutefois, son regard insistant et le fait qu'il organise subitement un moment de discussion à nous deux me motiva.

- J'attends de l'avenir... de la sécurité et de la protection. murmurais-je, regardant toujours mes pieds. J'étais déterminée à changer, j'avais tenté de le démontré lors de l'entrainement au duel. J'étais également déterminée à être heureuse, mais je n'arrivais pas à trouver la clé, la solution à mes problèmes.

Le dos appuyé contre la vitrine, Thomas dévisageait Aeris de son regard perçant. Elle était allée se placer dans un coin, gardant les yeux baissés. La distance entre eux était palpable et Kingskade ne cherchait pas à la réduire. Il fallait que la jeune fille arrive a se débrouiller seule. Elle n’était plus un bébé et encore moins une jeune étudiante de premier cycle. Ils leur restaient quelques années seulement avant de partir dans le monde faire leur preuve. Si elle ne pouvait pas vaincre un simple épouvantard, comment pourrait-elle affronter la vie.

Thomas avait tendance a oublier que les gens n’avaient pas tous eu la vie difficile comme lui. Bien sûr, il devait être pénible de vivre avec une mère qui passait son temps à la rabaisser devait être pénible mais rien ne l’obligeait à supporter cela. En entendant sa réponse, Kingskade poussa un soupir avant de mettre ses mains dans ses poches. Sans vouloir être méchant, il lui arrivait souvent de se demander également ce que Aeris pouvait bien faire chez les Serpentards. Intelligente comme elle était, elle aurait eu sa place chez les Serdaigles où elle n’aurait pas eu à se battre constamment pour entrer dans le moule de la maison. Le Choixpeau avait des choix bien intéressant. Mais le vieux vêtement avait dû voir quelque chose dans l’avenir de la jeune fille. Thomas se demandait si Aeris voyait son propre avenir. Une des choses qu’il avait toujours trouvés intéressant chez la jeune fille était son don. Thomas s’était souvent demandé ce qu’il aurait fait avec un tel don. Pouvoir voir son propre avenir, entrevoir son futur, et si ce qu’il aurait vue aurait été à la hauteur de ses projets de grandeurs. Mais le don de voyance était souvent associé à un éternuement. Il arrivait à l’improvise et n’apportait pas toujours ce que l’on souhaitait.

-Dans la vie on est toujours seul, Aeris, personne ne doit prendre des choix à ta place, dicter ta conduite et encore moins te dire ce que tu es!

Sa voix était un peu dure, un peu comme un professeur devant un étudiant.

-Ta seul limite sont les propres contraintes que tu t’imposes en laissant les autres te dire ce que tu dois être. Si tu veux quelque chose Aeris tu vas devoir commencer à le prendre car personne ne te le donnera.

J'écoutais les paroles de Thomas. Il n'avait pas tord dans ce qu'il disait et j'aurais préféré le voir venir à l'aide d'une de mes visions. Ses dires étaient justes, mais il ne comprenait pas la réelle cause de mon chagrin. Je n'étais pas dans un état comme ça en raison des dires des Serpentards ou de ma mère, mon besoin de sécurité ne dépendait pas d'eux… Mais de lui.

Tout a commencé par peur de le décevoir lorsque je devais lancer le sort Riddikulus, la peur d'avoir un épouvantard d'une personne de ma famille (comme pour Austin et Aaron), la peur qu'il finisse mal ou qu'il se mette en danger,... Mais comment lui dire?

Posée sur un mur, le regard toujours pointé vers le sol, je tapotais une vitrine à l'aide de mes doigts et me mordais les lèvres afin de couvrir mes émotions. Il était doué pour cacher ses émotions et je désirais tant faire la même chose.

Néanmoins, je n'osais pas lui dire ce que je ressentais… Je savais déjà que j'allais me prendre un vent. Comment un garçon de sa hauteur pouvait juste exprimer le moindre intérêt pour moi? Je savais qu'il serait toujours présent lors de mes soucis, bien qu'il préfère que je sache me défendre seule. Peut-être devrais-je lui dire qu'Abel Helios m'avait invité au bal afin de voir sa réaction? Il s'en ficherait, à coup sûr.

"Si tu veux quelque chose Aeris tu vas devoir commencer à le prendre car personne ne te le donnera."

Ses mots résonnèrent dans mes pensées. Était-je censer lui dire que c'était lui que je voulais?

Je commença à lever mon regard, en direction de Thomas. Mes yeux n'étaient plus mouillés et mon regard était plus calme.
- Merci pour tes conseils. D'un pas lent, je commençais à marcher vers la sortie et d'un coup, je me retourna face à lui. Ses mots continuaient à courir dans mes pensées. "Tu vas devoir commencer à le prendre car personne ne te le donnera."

- Est-ce que tu m'aimes Thomas? lui disais-je directement. Quelques secondes de silence demeurèrent dans la salle des trophées. Je repris la parole directement. - Rassures-toi, je ne te demande pas d'être en couple avec moi, de me tenir la main ou de me dire des mots romantiques, ce n'est pas ça. Je te connais assez pour dire que ce n'est pas ton genre.

Le silence reprit durant quelques secondes. Aeris ne voulait pas le laisser parler avant qu'elle n'ai le temps de terminer ce qu'elle avait à dire. Sa question était peut-être perturbante, mais Thomas éprouvait juste beaucoup d'affection amicale pour elle, mais elle avait besoin de l'entendre. - Je voudrais juste… Découvrir un peu ce que tu caches au plus profond de toi. disais-je, de manière timide, avant de replonger mon regard vers ses pieds.

Dans un murmure à peine audible pour mon interlocuteur, je chuchota ; - J'ai cette manie de vouloir toujours te défendre et d'être avec toi. Je venais de m'ouvrir comme jamais je ne m'étais ouverte à quelqu'un. J'avais suivis son conseil à la lettre…

Thomas était contant de lui. Aeris semblait reprendre peu à peu de la vigueur. Il n’était pas doué pour remonter le moral des gens, il ne se souciaient pas assez de ses compères d’école pour que cela l’atteigne mais il était heureux de voir que la jeune fille semblait respirer mieux. Les larmes avaient quitté ses beaux yeux et il lui semblait même l’avoir vue esquisser un sourire. Sa mission était accomplie.

Aeris avait un très grand potentiel de réussite si elle s’y donnait seulement la peine. Avec un minimum d’effort, elle pourrait accomplir de grande chose et la seule chose qui l’en empêchait était elle-même. Juste au moment où il croyait la situation réglé, Aeris se retourna et lui posa une question qui le saisit de surprise. Il l’écouta se dévoiler sans émettre le moindre mot, gardant un visage impassible. Thomas avait toujours été un as pour masquer ses émotions et ses pensées, après tout c’était ainsi qu’il avait été élevé. Passant une main dans ses cheveux blond, Kingskade réfléchis à la situation. Il avait toujours considéré ses rapports avec Aeris comme courtois. Il voyait en elle un grand potentiel qui n’était pas négligeable et avec un peu d’effort, elle pouvait devenir une acolyte de choix dans les projets de grandeurs qu’il envisageait. Kingskade eut un petit soupir, baissant les yeux sur sa mains droite où se trouvait la bague frappée aux armoiries de sa familles sur son petit doigt. Il portait sur ses épaules un fardeau et des secrets que personne ne devait jamais connaitre. Si Aeris avait de la difficulté avec son propre fardeau, il était trop conscient de l’ampleur de sa tâche pour lui confier. Après un petit sourire Thomas se contenta de répondre :

-Il y a des choses… qui ne sont pas possible Aeris... celle-ci en fait partie.

Il ne voulait pas lui offrir l’éternel excuse de ‘’ce n’est pas toi, c’est moi’’ même si dans la situation présence c’était la stricte vérité. Même si elle n’arrivait pas encore à prédire l’avenir, Thomas savait qu’il n’y avait pas de place dans le sien pour de ‘’l’amour’’. Ne souhaitant pas éterniser le malaise ni se perdre dans des justifications inutiles, Kingskade se dirigea à son tour vers la porte où se trouvait Aeris. Juste avant de quitter, il s’arrêta à sa hauteur, plongeant ses yeux vert profond dans le regard de la jeune femme pour lui murmurer presque gentiment :

-J’espère que tu t’amuseras au bal, avec Abel.

En effet, comme d’autre membre de Serpentard, il avait été mis au fait du magnifique bouquet de fleur que l’impertinent petit Gryffondor avait envoyé à la douce Aeris. Cette nouvelle n’avait pas passé sous silence puisque plusieurs garçons de la maison Serpentard avaient vu leur chance de demander à la jolie blonde de l’accompagner au bal, réduite à néant. Souhaitant la laisser à ses pensées, Thomas quitta la salle des trophées sans un regard en arrière.

Ma frustration s'était envolée. La réponse de Thomas fut courte, mais très démonstrative malgré le vide d'émotion qu'il faisait montrer. J'avais réponse à ma question : Jamais Thomas ne déclarerai être attaché à quelqu'un ou parler de ce qu'il ressent, mais j'étais persuadée qu'il tenait malgré tout un peu à moi derrière son armure invisible qu'il s'était forgée. - Je comprends. disais-je en prenant une grosse bouffée d'airs.

Puis, sans m'y attendre… En plongeant son regard dans le mien, qui me provoqua des frissons… Il me chuchota à l'oreille qu'il était au courant que j'allais au bal d'Halloween avec Abel Helios. Les nouvelles dans notre salle commune allaient à une vitesse incroyable.

Thomas marcha pour quitter la pièce et en me retournant vers lui, sachant un peu comment il fonctionnait à présent, je lui adresse d'une voix douce et rassurée. - Merci beaucoup, Thomas.

"J'espère que tu t'amuseras?" Que voulait-il dire? Préparait-il un mauvais coup lors du bal?